NUIT D’ASTROSCIENCES n°2 LEGT, le mardi 21 janvier 2020
« La science, mon garçon, est faite d'erreurs, mais d'erreurs qu'il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité. »
Ainsi s’adresse le professeur Otto Lidenbrock à son jeune neveu Axel dans Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Cette sage parole résume parfaitement bien notre deuxième sortie d’observation dans le cadre de l’atelier AstroSciences du lycée.
Longue vie à Copernic !
Le mardi 21 janvier 2020 vers 19 h 30, dans l’enceinte même du LEGT, derrière la maison du 29 rue Saint Marc, 10 élèves ont pu mettre en place le nouveau télescope acquis par l’association culturelle du Lycée (type Newton de 254 mm). Un très bel instrument, qui, pour sa « première lumière », en fin de soirée, après un vote à la majorité absolue des élèves présents, a été baptisé : « Copernic » !
Des premiers pas exigeants...
Pendant le coucher du Soleil et l’installation de la monture équatoriale motorisée EQ6 de Copernic, ils ont pu observer Venus (souvent appelée l’étoile du Berger par abus de langage) qui se couchait vers l’Ouest dans un télescope plus modeste (type Cassegrain de 127 mm).
La première phase de réglage de Copernic (appelée mise en station) consistant en l’alignement d’un de ses axes de rotation sur l’étoile polaire s’est révélée assez compliquée en raison de la pollution lumineuse (étoile polaire très peu contrastée par rapport au fond de ciel). Il faut savoir que la pollution lumineuse (éclairage du ciel par la lumière artificielle des villes) est une vraie plaie pour les passionnés du ciel nocturne... A ce propos, dans un article publié en janvier 2019 sur Le Point.fr , Thibaut Déléaz explique qu’entre 2012 et 2016 l’intensité lumineuse a augmenté de 2,2% par an en moyenne et qu’à cause de cela près d’un tiers de l’humanité, dont 60% des Européens, ne voit jamais la Voie Lactée...
La deuxième phase de réglage qui consiste à assurer le parallélisme entre l’axe de la lunette de visée et l’axe du télescope, s’est révélée également longue et difficile pour des raisons tout aussi prosaïques... L’utilisation d’un nouvel oculaire zoom (24 mm - 8 mm) a engendré une erreur de manipulation rendant le réglage quasi impossible. Après de longues minutes d’essais sur de nombreuses étoiles brillantes, dont la célèbre Bételgeuse dans la constellation d’Orion, le problème est trouvé et l’éclat (certes en déclin ...) de la belle géante rouge apparaît enfin dans le champ du télescope!
...et la lumière fut !
Vers 21 h 00, Copernic étant (enfin...) réglé, les élèves ont pu observer successivement :
- Bételgeuse et son bel aspect rouge orangé,
- les Pléiades (M45) dont le bel aspect bleuté révèle un nuage de poussière croisé par l’amas d’étoiles,
- le noyau de la galaxie d’Andromède (M31) blanchâtre et très lumineux mais peu contrasté sur un fond de ciel malheureusement très pollué.
Cette deuxième nuit d’AstroSciences s’est terminée vers 22 h 00 avec, malgré quelques écueils bien surmontés, la satisfaction d’avoir rempli les principaux objectifs fixés. Les conditions d’observations et quelques difficultés techniques n’ont cependant pas permis d’envisager sereinement de réaliser nos propres clichés photographiques d’objets célestes. Mais ce n’est qu’à charge de revanche dans un environnement plus favorable : peut-être au 6ème Rallye des Sciences en Auvergne du 14 au 16 mai. D’ici là, ce sera l’occasion pour les élèves, lors des prochaines nuits d’AstroSciences (prévues les 11 et 26 mars, 6 avril 2020 dans l’enceinte du LEGT), d’observer au travers d’un télescope professionnel (IRIS) de nouveaux objets .